Évolution des méningites bactériennes de l’enfant en France sous l’effet des vaccinations. - Institut Pasteur Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Archives de Pédiatrie Année : 2014

Change in French bacterial meningitis in children resulting from vaccination

Évolution des méningites bactériennes de l’enfant en France sous l’effet des vaccinations.

Résumé

Background For the past 20 years, three vaccines against the three main bacterial species implicated in meningitis in children have been included in the French vaccine calendar: Haemophilus influenzae b in 1993, 7-valent pneumococcal conjugate vaccine (PCV7) in 2003 (replaced by 13-valent in 2010) and Neisseria meningitidis C in 2009. The French active surveillance network from the GPIP/ACTIV monitors the change in the epidemiological, clinical, and biological features of bacterial meningitis due to vaccine use. Methods Over a 12-year period, 233 pediatric wards working with 168 microbiology departments throughout France were asked to report all cases of bacterial meningitis. Results From January 2001 to December 2012, 4808 bacterial meningitis cases were reported. Between 2001 and 2012, the number of pneumococcal meningitis (PM) cases decreased by 23.4%, and by 32.2% for children less than 2 years old. During this period, the proportion of cases attributable to PCV7 and six additional PCV13 types decreased from 63.3% to 8.1% and 83.7% to 32.4%, respectively. In 2012, the main vaccine types (accounting for 25.8% of cases) were 7F (12.2%), 19A (6.8%), and 19F (6.8%), and the most frequent non-vaccine types were 12F (14.9%), 24F (14.9%), 15B/C (6.8%), 22F (6.8%), and 10A (5.4%). In 2012, the rate of strains with decreased susceptibility to cefotaxime/ceftriaxone (MIC > 0.5 μg/mL) represented less than 3% of cases, with no identified resistant strain since 2010 (MIC > 2 μg/mL). Between 2001 (n = 67) and 2012 (n = 9), the number of NmC meningitis cases decreased by 87%. Conclusion With more than 4800 bacterial meningitis cases reported in 12 years, this nationwide survey provides essential information on the microbiological and clinical characteristics of bacterial meningitis (epidemiology or resistance data). These results could lead to changing antibiotic treatment of pneumococcal meningitis before the results of antibiotic susceptibility tests.
Objectifs Depuis 20 ans, 3 vaccins dirigés contre les 3 principales espèces bactériennes impliquées dans les méningites font parties du calendrier vaccinal recommandé en France : Haemophilus influenzae sérotype b en 1993, pneumocoque conjugué heptavalent (PCV7) en 2003 (remplacé par le PCV13 en 2010) et méningocoque C en 2009. L’observatoire national des méningites bactériennes de l’enfant du Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique et de l’Association clinique et thérapeutique infantile du Val-de-Marne (GPIP/ACTIV) a pour objectif de suivre les changements induits par les vaccinations en colligeant l’épidémiologie bactérienne et les données anamnestiques, cliniques, biologiques et évolutives des méningites bactériennes de l’enfant. Méthodes Deux cent trente-trois services de pédiatrie et 168 services de microbiologie ont inclus depuis 12 ans tous les patients de moins de 18 ans ayant eu une méningite bactérienne documentée. Résultats De 2001 à 2012, 4808 méningites ont été documentées. Le nombre de méningites à pneumocoque (MP) a diminué de 23,4 % et chez les enfants de moins de 2 ans de 32,2 %. La proportion des sérotypes (ST) du PCV7 a diminué de 63,3 % en 2001 à 8,1 % en 2012 (p < 0,0001) et les ST du PCV13 ont diminué de 83,7 à 32,4 % sur la même période (p < 0,0001). En 2012, les ST vaccinaux les plus fréquents étaient 7F (12,2 %), 19A (6,8 %) et 19F (6,8 %) ; ils représentaient 25,8 % des cas de MP. Les sérotypes non vaccinaux les plus fréquents étaient 12F (14,9 %), 24F (14,9 %), 15B/C (6,8 %), 22F (6,8 %) et 10A (5,4 %). En 2012, les souches intermédiaires aux céphalosporines de 3e génération représentaient moins de 3 % des cas. Aucune souche résistante aux céphalosporines de 3e génération (C3G) n’a été isolée depuis 2010. Entre 2001 (n = 67) et 2012 (n = 9), le nombre de méningite à méningocoque C a diminué de 87 %. Conclusion Avec plus de 4800 méningites bactériennes recueillies en 12 ans, l’observatoire est un outil indispensable de surveillance des modifications épidémiologiques et de la résistance aux antibiotiques des bactéries impliquées dans les méningites de l’enfant. Les données actuelles sont en faveur d’une modification de la stratégie de prise en charge des méningites suspectées à pneumocoque.
Fichier non déposé

Dates et versions

pasteur-02073244 , version 1 (19-03-2019)

Identifiants

Citer

C. Lévy, E. Varon, Muhamed-Kheir Taha, S. Bechet, S. Bonacorsi, et al.. Évolution des méningites bactériennes de l’enfant en France sous l’effet des vaccinations.. Archives de Pédiatrie, 2014, 21 (7), pp.736-744. ⟨10.1016/j.arcped.2014.04.025⟩. ⟨pasteur-02073244⟩
95 Consultations
0 Téléchargements

Altmetric

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More