L’herpèsvirus humain 8 (HHV-8) : aspects cliniques, épidémiologiques et clonalité des maladies tumorales associées - Institut Pasteur Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Bulletin de l'Académie Nationale de Médecine Année : 2008

Human herpesvirus 8 (HHV-8): clinical and epidemiological aspects and clonality of associated tumors

L’herpèsvirus humain 8 (HHV-8) : aspects cliniques, épidémiologiques et clonalité des maladies tumorales associées

Résumé

HHV-8 belongs to the family Herpesviridae, the subfamily Gammaherpesvirinae and the genus Rhadinovirus. While several viral homologs exist in both old-world and new-world non-human primates, HHV-8 is the only known human rhadinovirus. HHV-8 is considered to be the etiological agent of the four clinical-epidemiological forms of Kaposi's sarcoma (classic, endemic, post-transplant and epidemic/HIV-associated). In several African regions, epidemic KS is the most frequently diagnosed malignancy. In 2002, the estimated annual incidence of KS worldwide was approximately 65,000 cases, representing 1% of all diagnosed cancers. HHV-8 is also associated with primary effusion lymphoma, some cases of multicentric Castleman disease, and other rare lymphomas. All these tumors mainly affect immunodeficient patients. Recent studies indicate that KS tumors are due to mono- or oligoclonal expansion of latently HHV-8-infected spindle cells, Finthermore, advanced multicentric KS lesions are of multiclonal origin. HHV-8 is not a ubiquitous virus. It is mainly endemic in areas where classical or endemic Kaposi's sarcoma is highly endemic, including the Mediterranean basin and East and Central Africa. In the latter areas, the HHV-8 seroprevalence can reach 80% in the adult population. In the homosexual population (mainly in the U.S.A. and Europe), HHV-8 is mainly transmitted during repeated sexual contacts, whereas in Africa it is mainly transmitted from mother to child and among siblings. Saliva seems to play a major role in HH V-8 transmission. Molecular epidemiology studies of the K1 gene (one of the most variable genomic regions) have revealed different molecular subtypes, at least some of which appear to be linked mainly to the geographic origin of the samples rather than to the underlying disease.
L’HHV-8 est un virus de la famille des herpesviridae, de la sous-famille des Gammaherpesvirinae et du genre Rhadinovirus. Alors qu’il existe de nombreux homologues viraux de l’HHV-8 dans plusieurs espèces de primates non-humains, l’HHV-8 est le seul rhadinovirus connu chez l’homme. L’HHV-8 est considéré comme l’agent étiologique de toutes les formes du sarcome de Kaposi (classique, endémique, post-transplant et épidémique ou associée au VIH). Alors que l’incidence de la forme épidémique a fortement diminué ces dernières années dans les pays occidentaux, cette tumeur représente actuellement la prolifération la plus fréquente dans de nombreux pays d’Afrique Centrale et Australe. Le nombre de sarcome de Kaposi annuel est estimé à près de 65 000 cas, soit près de 1 % de tous les cancers diagnostiqués chaque année dans le monde. Cet herpèsvirus oncogène est aussi associé au lymphome des cavités, à certains cas de la maladie de Castleman multicentrique ainsi qu’à d’autres lymphomes rares. Ces dernières tumeurs survenant surtout dans un contexte d’immunodéficience. Des travaux récents ont démontré que le sarcome de Kaposi, dans sa forme tumorale avancée, était une prolifération mono ou oligoclonale de cellules fusiformes infectées par l’HHV-8 et que les lésions multicentriques, très fréquentes dans cette tumeur, étaient d’origine multiclonales. L’HHV-8 n’est pas un virus ubiquitaire. Il est principalement endémique dans les zones où le sarcome de Kaposi est fréquent, c’est-à-dire le pourtour du bassin méditerranéen et surtout l’Afrique Centrale et de l’Est, régions où la séroprévalence virale atteint près de 80 % chez les adultes. Alors que dans la population homosexuelle masculine (principalement aux USA et en Europe), le virus se transmet surtout durant les contacts sexuels, la transmission en zone de forte endémie (Afrique) se fait avant tout de la mère à l’enfant, puis entre enfants. La salive semble jouer un rôle majeur dans la transmission virale. Les études d’épidémiologie moléculaire portant sur le gène K1 (l’une des régions génomiques les plus variables) ont mis en évidence l’existence de plusieurs sous-types viraux qui ne semblent pas liés au type de maladie associée mais dans une grande mesure à l’origine géographique des patients.

Domaines

Virologie
Fichier non déposé

Dates et versions

pasteur-00384549 , version 1 (15-05-2009)

Identifiants

  • HAL Id : pasteur-00384549 , version 1
  • PUBMED : 19235482

Citer

Antoine Gessain. L’herpèsvirus humain 8 (HHV-8) : aspects cliniques, épidémiologiques et clonalité des maladies tumorales associées. Bulletin de l'Académie Nationale de Médecine, 2008, 192 (6), pp.1189-204; discussion 1204-6. ⟨pasteur-00384549⟩
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